jeudi 26 février 2015

La Reunion, Le Djoon et les Brazzavillainz

Hello les Soulplaciens,

Si vous saviez, une REUNION PARTY commence toujours par une grosse réflexion entre Alexis, Sly et moi autour d'un aligot.
14 Janvier, c'est dans une ambiance un peu lourde que la date et le thème de notre chère soirée se décide; La faute à des attentats qui ont re-dessiné les contours de nos idéaux tels des caricatures au vivre ensemble, mais qui n'ont pas réfréné notre sens de la fête et du partage.
Le thème de Detroit s'est imposé et nous avons rapidement mesuré l'ampleur du défi : comment honorer cette ville si importante dans l'histoire de la musique contemporaine en évitant le lieu commun de la "Motown" ?
Le résultat : Une ambiance à tout casser, une équipe du DJOON qui nous remercie à chaque fois pour la gentillesse des REUVILLAINZ, leurs sourires et leur bonne humeur. Des DJ's qui se sont régalés en surfant entre classiques et petites pépites, bref de quoi mettre à plat les énergies les plus débordantes et pas que... (pardon Sam).
Grâce à vous tous qui nous suivez depuis le début, nous avons réussi ce pari et avec vous, nous en relèverons d'autres. La date sera bientôt disponible sur la page de LA REUNION PARTY avec les photos de samedi dernier.

MUSICALEMENT JP

mardi 17 février 2015

D'Angelo en son Palais

Hello les Soulplaciens,

J'étais au concert de D'Angelo hier soir, qu'on se le dise je n'y suis allé que parce que j'y ai été invité. En effet, n'ayant pas particulièrement gouté la texture de "Black Messiah" je ne me voyais pas investir 70€ même pour lui. Beaucoup de choses me rebutent dans son dernier album et j'étais très inquiet à l'idée de voir ces défauts amplifiés par le live. 
Le truc, et je crois que c'est le propre de ceux qui vivent avec leur passion chevillée au corps, c'est que tous les hasards n'en sont finalement jamais vraiment. Mon ami, SLY JOHNSON, a l'insigne honneur de "faire" la première partie de D'angelo. Je ne peux pas manquer un tel évènement, mais je ne peux pas dépenser autant. Alors Sly m'invite : je serai donc de la fête et dans mon esprit c'en est une puisqu'il chantera des morceaux de "THE MIC BUDDAH LP". Rien ne se passera comme prévu, nous y reviendrons.

Arrivé au Palais des congrès, je suis nerveux, j'ai très peur d'être déçu et de devoir me résoudre à tourner une page si importante du livre que la musique a écrit en moi. Le début du concert est déroutant, on dirait un opéra rock des années 70 et ça ne me dit rien qui vaille. L'ambiance visuelle n'apporte rien de rassurant car tous les musiciens, D'angelo compris, apparaissent en ombre chinoise. Atmosphère curieuse, électrique, survoltée, fervente, dévote, servie par un son que l'ingé ne semble pas tout à fait maitriser. Mais soudain, D se fend de quelques mots de français, la plaisanterie est terminée, place au show !!! Et là... j'ai été saisi par la sensation que l'on peut éprouver la première fois que l'on monte un cheval et qu'on le lance au galop : on découvre à quel point l'animal est puissant et que nous ne sommes que peu de choses. En l'espace de quelques secondes, les drums de Chris Dave se font d'une précision subjuguante, la basse de Pino Palladino développe sa syncope, la guitare de Jesse Johnson et le clavier finissent de planter le décor et ma casquette fond sur mon crâne tant mon cerveau bouillonne. Ce concert c'est la fête du FUNK et D'Angelo a choisi, il fera honneur au plus grand : JAMES BROWN !! Sur ordre du maitre des lieux, on est tous debout, happés par un groove addictif; c'est jubilatoire !!
Assurément, ce rassemblement sonne pour moi comme un démenti à l'album qu'il est sensé représenter comme s'il n'y avait aucun lien entre les deux . La folie Electro-Funk-Rock de Prince a laissé place à la détermination musicale du Funk pur et dur. 
"Feel Like Making Love" ? une boucherie, "Brown Sugar" ? Version incroyable sur une base de "Fourplay" de Fred Wesley. Je ne vais pas tous les détailler mais Dieu que c'était rafraichissant. 
Alors bien sûr, on regrettera ces baisses d'intensités qui arrivaient au mauvais moment et qui m'ont fait penser qu'il aurait du consulter un bon deejay pour mettre en place son tracklist. Oui encore une fois, nous avons essuyé les plâtres d'une tournée qui fera des prochaines étapes des bijoux plus beaux encore. Effectivement, ce serait tellement bien d'avoir enfin une salle dont l'acoustique corresponde aux exigences de cette musique. Mais je n'aurais pas parié un euro sur la qualité de ce que j'ai vu. Et puis quelle générosité, deux heures endiablées avec deux rappels !!! La fin de sa prestation est comme un aveu de maturité, il assume tout désormais et même ce qui l'a plongé dans tant de tourments : "How does it feel" somptueux ! 

Ce concert m'a réconcilié avec beaucoup de choses : d'abord la page n'est pas tournée et ensuite c'est vraiment bon de voir tous ces amoureux de musique présents ça signifie que NON cette musique, si décriée et si mal servie par ceux qui président à sa destinée, n'est pas morte ; elle tue !!! Et ma passion au travers de tels moments, elle, vit. L'artiste qui s'est produit sur cette scène mythique, est lui en pleine renaissance, j'attends avec impatience son VRAI nouvel album. Lionel, Stéphane et tous ceux avec lesquels j'entretiens des discussions sans fin à son sujet, en êtes pour vos frais.
Pour parler des choses qui fâchent, il faudrait dire, expliquer ou faire rentrer dans le crâne de ces grands décideurs que SLY JOHNSON est un chanteur. Que proposer D'Angelo au public parisien en tentant de lui faire avaler qu'il n'y a pas de place pour la voix de Sly est une hérésie. J'ai pris comme une injure à tous ceux qui étaient venus pour entendre Sly, de le mettre pendant 15 ridicules petites minutes derrière des platines pour un dj set aussi court que frustrant. Vous n'avez même pas eu la décence de le mettre dans une lumière acceptable. La salle était pleine de gens qui n'ont connu D'Angelo que très tard et c'est grâce à des artistes comme Sly, Opé Smith ou Stefan Filey que le mythe a été entretenu. Je crois que ces artistes méritent mieux qu'on les aime ou pas. Les respecter serait le moins que l'on puisse faire.

Musicalement JP MANO