lundi 22 juillet 2019

HONTE

Hello les Soulplaciens,

J'ai suspendu mon activité sur ce blog en pensant être trop répétitif. Je me suis permis de me mettre à votre place et de juger du bien-fondé de mes écrits qui laissent à penser que le monde n'est que musique ou désespoir. J'ai du coup choisi cette confortable zone grise où tout se passe bien, rien à dénoncer, rien à regretter, l'indifférence quoi...

Mais, cette attitude n'est pas sans dommages, que l'on se plaît à dire collatéraux pour en réduire l'importance. Les évènements interrogent sur le sens que l'on donne à l'histoire que l'on écrit de son rapport à l'autre.

Alors, aujourd'hui j'ai honte : On a pu tuer un homme pour ce qu'il est ! Et très honnêtement, qu'il eut été blanc, rouge, vert, jaune, gay, juif, musulman, gros ou con m'importe peu, à la marge. Je suis stupéfait qu'un être vivant puisse se retrouver sans vie sur un trottoir, du simple fait que son existence est insupportable à d'autres. Oh bien sûr, l'Histoire regorge de ces barbaries qui font croire que parce qu'elles sont moins nombreuses, l'Homme avance dans la sagesse et la raison. En pratique, nous sommes tellement pires !!!!
Il y a cinquante ans on marchait sur la lune, aujourd'hui on ramasse sur un trottoir le corps martyrisé d'un mari, d'un père tué au prétexte qu'il est Noir ! Et ce, dans une indifférence ahurissante, personne n'a agi pour détourner, enrayer, arrêter l'action de ce type. Ce concentré des démons de notre société a pu reprendre son chemin sans être importuné, ni par les pleurs de la femme de la victime, qu'il a menacé du même sort, ni par ceux qui se sont "précipités" pour tenter de sauver Mr Barry. Je ne serais pas étonné que la scène ait été filmée, avant que les vidéastes ne reviennent à la réalité urgente qui se déroulait sous leurs yeux.

Ma honte, c'est que l'homme est devenu indifférent à l'homme. Cela ne date pas d'hier, avant on importunait nos repas du soir avec les images des boat-peoples, du Biafra, de l'Ethiopie, les massacres au Cambodge, au Rwanda, les migrants (qu'ils coulent en Méditerranée ou se noient sous les rires transalpins)... La liste est longue de ces gens que l'on ne voit plus à force de détourner notre regard. Elle s'allonge de ces petits riens de notre vie en société, dont nous avons minimisé l'importance. Plus grand-monde ne s'offusque d'une vieille dame restant debout dans les transports, on peut sans vergogne gifler une femme refusant des avances, sur une terrasse, devant 50 personnes aux premières loges. Aujourd'hui on peut se sentir en droit de tuer, le faire, sous nos yeux, là ! Devant mon cerveau engourdi, mes membres tétanisés par ce violent rappel à la vie, la vraie, où les méchants font vraiment mal. Là !! devant moi, le regard vissé sur un téléphone que je regarde comme une pomme, en espérant qu'il va me protéger de l'horreur, un homme est mort.

Ce qui me révolte c'est que je doive partager, avec l'agresseur et la victime, une part d'humanité dont j'ai jugé de la répartition. Je ne suis malheureusement pas absolument certain que je me serais jeté sur l'agresseur. Cette incertitude dit à Mr Barry, qu'à priori, il n'aurait pas mérité ma réaction. Elle confirme à son meurtrier qu'il pourra recommencer en toute quiétude, certain de mon équanimité. Cruelle désillusion, cruel dilemme.

La mort de Mr Barry me demande des comptes, et balaie les balivernes dont j'arme ma bonne conscience. Je suis écoeuré d'avoir "participé" à cette fin si brutale et injuste. Au delà du courage, qu'appelle ce type de scène pour avoir la force d'y réagir, il est temps que je me sente digne du sens que je donne à ma vie sinon...  Sinon ce type de salopard, déclaré "irresponsable", pourra proliférer comme une gangrène, et, notre lâcheté n'aura pour témoins que les corps des nôtres.

Tristement,

mercredi 5 juin 2019

ALL INCLUSIVE !!



Bonjour les Soulplaciens,

Les beaux jours sont de retour, drapant nos rues de jolis sourires, minois et douceurs que le Créateur a mis à notre portée. Moi, en regardant tout cela d'un regard amusé et non dénué d'intérêt, je me prends à songer à des plages dorées et baignées de soleil, à des végétations luxuriantes qui n'attendent que moi, à cette faune qui procure le grand frisson. Loin de tout cet univers que j'aime tant, loin de mes proches, de mes amis, de mes enfants. Bref, ce total dépaysement que j'appelle de mes voeux et qui prend du plomb dans l'aile, la porte de l'agence de voyage passée. Ça coûte un prix fou, je ne sais pas comment font les gens pour partir quand même, tous les efforts qu'il leur en coûte... Je m'interroge sur l'utilité ou non de cet ode à l'ailleurs perpétuel en ces débuts d'été. Comment donc faisaient-ils, avant ?  Mes parents, mes grands-parents, mes aïeuls ???

Ah !!!! Pour eux, mes quinquisaïeuls et au-delà, il y avait bien un truc... Une agence de voyage avec aller-simple, une proposition complètement folle qui rendrait jaloux tous les voyagistes du monde d'aujourd'hui.
Je vous explique ?
Tout commence par un voyage gratuit en terres inconnues, sic... Je vous vois, vous en bavez d'envie. Pour les conditions de route, on fait avec les moyens à disposition. Donc, le service de bord vous installera en bûches allongées, têtes bêches mais sur plusieurs niveaux. Au cas où il y a des filles à mater vous serez en bonne place. Ah j'oubliais : traversée océanique, et ne vous souciez pas de l'état des rafiots, car en cas d'avarie nous délestons l'esquif de toute surcharge "humaine". Il faut ce qu'il faut mes amis, le voyage est gratuit gardez bien cela en mémoire.
Bon, si vous avez supporté la traversée, vous ne regretterez jamais la vue, le cadre... et le parcours de remise en forme. Rien que de très banal, c'est pour chasser les effets du voyage.
Non !! Ce service n'est pas gratuit. Après vous avoir transportés, bu(i)chonnés, nous devrons vendre les plus solides d'entre vous, et vous allez travailler pour valoriser le plaisir que vous aurez à découvrir ce bout de terre que beaucoup vous envient : Les Antilles, Les Amériques !
Vous êtes déçus ?!? Mais il fallait lire l'alinéa à votre contrat c'est écrit en bas de page : Vous voici officiellement et définitivement ESCLAVES, à savoir rien pour vos propriétaires.
Vous ne serez plus jamais autre chose qu'un bien meuble acheté à bon prix, vous savez ce truc qu'on a le droit de casser quand on se cogne le petit doigt de pied dedans ! Vous n'aurez d'humain que ce que vous vous accrochez à vous accorder, pour survivre.
Vous serez tués en nombre quand l'un des vôtres osera le suicide pour se soustraire au paiement de sa dette.
Vous serez gavés, les dents brisées quand vous refuserez de vous nourrir aux mêmes fins que su-citées. Et vous énerverez vos maîtres devant une telle ingratitude à l'endroit de leur bienveillance.
La liste est longue de ces réjouissances, et elle révèle à elle seule l'attention toute particulière qui sera portée à votre bonne santé, pour vos plus grandes performances. On s'en souviendra des siècles plus tard...

Rien de ce que je viens de décrire n'est faux, je n'ai aucune envie de m'apitoyer sur le sort qui a été réservé à ces hommes et femmes. Je n'attends rien des descendants des malfaiteurs associés qui ont oeuvré à la destruction de pans entiers de sociétés. Je n'attends rien d'eux parce qu'ils ne sont pas responsables d'actes passés. Je n'attends rien parce que mon imaginaire a depuis longtemps fait de ces malheureux, des super-héros : 400 ans à subir tout cela, et vous vivez ?!? Encore ??? Je m'incline les yeux brillants devant la grandeur de votre martyr, puisque vous en sortez encore plus humains, beaux, et dignes.
Mais, j'exige que l'on laissât mon humanité tranquille, je souhaite que personne ne me prive plus jamais de mon choix d'Homme à pardonner ou pas. Le vivre-ensemble, dans lequel je me love avec un acharnement que les temps modernes visent à repousser aux confins de l'utopie, donne ma réponse.
Je ne supporte plus que l'on me soustraie au dividende raisonnable du questionnement, de l'explication, des vérités historiques. Mes super-héros n'ont pas enduré tout cela pour un si maigre retour.
Je ne supporte plus les contorsions infantiles dès que je questionne l'Histoire : "Oui mais les autres ils ont commencé avant !"
Je ne demande pas justice car je n'attends pas qu'elle soit rendue, je demande justesse.
Arrêtez de nous faire passer pour les dindons d'une farce de grande écoute, alors que le plus élémentaire des atticismes s'oppose aux propos que l'on laisse tenir à une péripatéticienne, dont le cerveau qui ne marche plus est un sac à foutre les idées les plus rances sous vide.

Des hommes, des femmes ont souffert de la bêtise, de la cupidité, de la veulerie, de la sauvagerie de ceux dont vous portez le caryotype, Mme Angot.
Ayez la décence de ne pas faire croire que cela a été pour leur santé, et leur bien-être... Ils auraient payé pour ça.

JP
   


vendredi 17 mai 2019

It's A New Day

Hello les Soulplaciens,

Il était grand temps que je revienne vers vous après une quasi-année de silence, beaucoup de travail, d'expériences, de beaux moments de vie et de musique.
Ça, ça n'a pas changé ! Je ne parviens toujours pas à séparer mon destin de ces notes qui hantent les moindres silences : la musique, perpétrée par ces gens si pleins de talents, de capacités à mettre nos sens en mouvement. Pas un instant où la sincérité de ces oeuvres ne me touche, comme le fait aujourd'hui l'album fraichement sorti de mon ami SLY JOHNSON.

L'affection que nous nous portons n'est un secret pour personne, c'est une relation construite sur beaucoup d'incertitudes et de silences parce que nous sommes mus par des vibrations similaires dont les causalités nous déterminent. Semblables mais différents...
Silvère est un homme complexe avec lequel je peux discuter des heures depuis plus de vingt ans. Il m'a fallu des années pour connaitre peu à peu de quoi il est fait. Insaisissable !! Jamais là où je l'attends, même pour les rendez-vous...
Je lui connais une grande sensibilité. Lieu commun ? Peut-être, mais c'est ce qui définit un artiste dans mon esprit. Je la retrouve dans ses notes, celles qui l'ont fait deejay à ses débuts ou lors de nos voyages LRPiens. Celles qui l'ont fait danseur, rappeur beatboxer. Le monde, comme il le conçoit, est fait de clairs obscurs qui définissent son rapport à l'autre, celui qui l'écoute.
Car entendre la voix de Silvère commande qu'on l'écoute. Polie par le temps, les succès, les échecs, la vie, elle s'est révélée empreinte d'une soul rare en France. Guidée par l'immensité des contrées qu'il lui est autorisé d'explorer, elle s'est faite plus funky, plus jazz, plus française. Elle chante la terre, la nature, les gens (ceux qui se pensent à l'abri du regard de son propriétaire), l'intelligence de ses intuitions, ses manques. Elle chante son époque avec les codes et les armes de son époque, j'en préfère certaines à d'autres, mais elles sont là, sincères et cohérentes.
SILVERE est un album sorti ce 17 Mai 2019, un album qui a le courage d'être lui-même et donc différent. Un opus similaire à "74" et " The Mic Buddah" ses premiers albums et si différent par la forme et le traitement du fond.
SILVERE est un album à avoir chez soi, en vrai, pour l'écouter autant de fois qu'on le souhaite, pour défendre la musique, celle qu'on dit aimer.
L'objet de ce post n'est pas de dire si cet album est bon, je vous laisse juges !!! Mais il est bon, vital même, d'en parler, de l'écouter, de faire ce travail que les radios et autres refusent d'abattre parce qu'ils nous choisissent d'autres références comme support de vente. Et j'aime cet album pour toute la dimension humaine que j'ai décrite. Je trouve sacrément "couillu" de poser ce type de choix artistique, tel un anachronisme, alors qu'il est juste choisi par Sly et son équipe, de le définir comme autre que tel qu'on veut nous faire consommer l'art. Cet album, son écoute, son achat est un acte militant, politique même !!

"It's time to move on"

Musicalement,

JP

vendredi 17 août 2018

On s'en serait bien passé

Bonjour les Soulplaciens,

Et l'on se dit que la Musique s'en relèvera, que la Soul sera perpétrée par d'autres voix, que le Blues a depuis bien longtemps trouvé des artistes qui l'honorent, que l'Eglise a dans sa communauté un réservoir inépuisable de talents qui perpétueront le Gospel, que le Monde regorgera de consciences éclairées qui appelleront sans relâche à l'égalité entre hommes et femmes, que la Société ne se satisfera jamais de son reflet raciste sous tous les cieux. On peut effectivement accepter ces assertions pour vraies et penser qu'une femme de 76 ans peut quitter ce monde sans que sa face s'en trouve changée.
Sauf qu'à jeter un regard aigu sur la deuxième moitié du 20ème siècle, Aretha Franklin représentait tout cela. Et, pour être juste avec son immense parcours, elle l'incarnait. Là est la limite qui sépare les grands des héros inaccessibles.
Cette femme a tout vécu, et elle l'a chanté. Je crois que c'est là le siège de toute sa force. Si l'on se réfère à sa reprise d'Otis Redding "Respect", on prend toute la mesure de sa capacité touchante à s'immerger dans un texte et à le sublimer : Otis Redding a écrit cette chanson, dont le titre lui a été soufflé par un de ses musiciens à qui il contait ses problèmes domestiques. Aretha Franklin se l'est appropiée et, par sa seule voix, son ton, sa foi, sa force, en a fait un hymne que toutes les femmes ont pu faire leur. Mieux encore, au sortir de ce nouvel hot summer qui embrasa sa ville natale (Merci Mme Laval), elle permit aux jeunes de Detroit d'exiger un RESPECT qui a fait de ce titre le pendant féminin du fameux "Say it loud" de James Brown.
Et l'on se surprend à penser avoir tout dit, décrit avec ce seul morceau d'anthologie... Heureusement non !!! Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne Aretha Franklin ne m'a jamais fait pleurer, je l'ai écouté attentivement, religieusement, et elle m'a toujours tiré un sourire d'admiration ou de contentement. Parce qu'elle avait tout dit...
Je suis heureux que sa carrière l'ait vue passer des honteuses portes dérobées des établissements dont elle fit la gloire, à accompagner de sa voix l'intronisation du premier président noir américain. Heureux de savoir que jusqu'au bout de ses capacités, elle a chanté ses convictions. Heureux d'avoir danser et fait danser grâce à elle.
Mon esprit mutin m'a souvent permis de moquer ses tenues ou ses coiffes, mais il semble que ce soit l'apanage des reines. Pour autant, même si attendu, nous nous serions bien passés de son départ qui laisse un trou béant partout où son talent s'est posé.

The Thrill Is Gone



lundi 27 novembre 2017

LA ROUTE EST BELLE

Bonjour les Soulplaciens,

Je reviens vers vous après une "eclipse" de quelques mois pendant laquelle j'ai célébré ma longue carrière. Je pensais revenir vers vous après en avoir fini avec ce périple fort en émotions. Mais je me dois de faire une courte halte par cette page pour vous raconter l'évènement que j'ai vécu hier.
Il y a plus de quatre ans, Manuelle me contacte pour mettre en place un évènement qui permettait de soutenir la clinique du Dr Mukwege, le PANZI HOSPITAL. Ceux, qui me suivent depuis des années, savent à quel point j'ai pu être échaudé par ces expériences caritatives par trop dépendantes d'un public généralement enthousiaste au départ... mais trop souvent velléitaire.
La force de cette femme est d'avoir une foi incroyable dans l'humain, avec la particularité de ne pas sombrer dans la démagogie. Du coup, sans avoir eu à trop s'employer, elle m'embarque avec l'équipe qu'elle avait constituée. Hier, la quatrième édition, de trop, de cet évènement a donné lieu à un rare moment de communion, de partage, d'empathie. Et ceci a été possible grâce à des gens qui ont accepté de s'engager, des artistes, chanteurs, créateurs, danseurs, musiciens. Ils se sont tous déplacé bénévolement, sans aucune chance de figurer sur la prochaine compil des enfoirés.... Hommage à ces Hommes en lesquels Manuelle croit tant !
C'est une fierté que de vivre ce type d'engagement, mais c'est aussi un déchirement ! Oui cet évènement est de trop, parce qu'il est impensable, ignoble, révulsant, de devoir soutenir financièrement un médecin qui a choisi de "réparer" des femmes que l'on utilise comme armes de guerre au Congo. Parce que cela ne DEVRAIT PAS EXISTER !!! Parce que ces femmes, qui sont nos compagnes de vie, nos soeurs, nos mères, nos copines, amies, cousines, muses, éducatrices; oui ces femmes ne peuvent être de tels objets ainsi inscrits dans nos consciences. J'aimerais tant que la nature humaine change et qu'elle rende inutile et vide de sens ce type d'action. Tout comme nous pourrions souhaiter qu'il n'y ait plus lieu de prendre en charge l'avilissement qui est fait à nos semblables, parce que ça ne devrait pas exister.
Je me sens cependant chanceux, parce qu'hier, en pleine tourmente et en pleine reflexion sur ce qu'est d'être un homme dans notre monde, Manuelle nous a rendu notre place. Elle a permis à moi et d'autres, de faire état de notre indignation. Il est finalement possible de se convaincre que nos révoltes intimes peuvent faire face à l'ignominie, que les bâtards, les salauds, les porcs... peuvent trouver face à eux une humanité qui dit son nom parce que nous ne sommes pas si seuls...

La route est belle,

JP

jeudi 9 février 2017

Ç'AURAIT PU ÊTRE MON FILS...

Hello les Soulplaciens,

Donc, à partir de maintenant, nous saurons que nos enfants, en mal de sensations, se lovent amoureusement sur tout instrument oblong et dangereux pouvant leurs causer des lésions graves.
Nous saurons aussi que, parfois, pour optimiser le résultat de leur expérience, nos gosses chantres du rapprochement entre jeunes et force de l'ordre, demanderont le concours de leurs représentants. Nous saurons que nos enfants déviants, ivres de reconnaissance et de buzz, mettront en scène ces intromissions, précédées des violences et maltraitances adaptées à l'acte suprême.
Nous devrons nous faire à l'idée que, pour peu que les sollicités deviennent les solliciteurs, ces pratiques pourraient avoir des dommages collatéraux dont le caractère accidentel ne pourra faire débat.
Nous devrons au mieux nous faire au concept Mac Tyer inversé.
Eh bien non, tu peux m'embrocher jusqu'au colon, me cracher dessus, m'insulter, je ne t'aimerai pas, jamais, pas pour cela. Tu as raté une occasion incroyable de montrer la noblesse de ce qu'est qu'être français : faire bien ou mal, le reconnaitre, s'excuser et tenter de réparer. Mais NON !!!!
Pas un mot d'excuse, pas un geste d'apaisement, pas même un simulacre de volonté de justice. Et le ton monte, car maintenant ON NOUS ENCULE, au sens le plus cru du terme et qui ne mérite donc pas qu'on le déflore. On ose nous dire que ce gamin a été blessé accidentellement, on jette en pâture un résultat d'enquête félon à une famille qui fait preuve de courage, de calme. Putain, osez toucher à un cheveu des miens et vous saurez quel type d'ennemi vous vous serez créé. Je ne prône pas la violence, je ne valide aucune provocation mais comment se dire horrifié par les réactions violentes que ce type de faits génère ? Comment peut-on donner un semblant de reconnaissance à la victime  au principe que ce jeune homme est un type bien... Que serait-il advenu s'il avait été défavorablement connu des services de police ? En prime, la seule récompense obtenue c'est une place dans un stade de foot alors que le pauvre ne sait pas s'il pourra s'y asseoir... Quelle cruelle ironie.
Et vous allez encore vous étonner des dérives que créent cette incapacité à respecter la devise sous laquelle nous nous rallions tous, fut-ce naïvement ?!? Vous allez me dire à moi le négro que les insultes faites à ce môme touchent, vous allez me dire que je souffle sur les braises avec un texte séditieux ?
J'ai dit un jour dans un autre texte que "l'Histoire nous fistait pour savoir ce que nous avions dans le ventre", aujourd'hui des gens sensés nous protéger concrétisent l'idée. Mais dans quel but, quel message nous est envoyé ? Quelle réponse est réellement attendue puisque l'Etat se range à l'absolution de l'ignoble ? Comment éduquer nos enfants ? En leurs faisant accepter qu'ils ne seront jamais les égaux de leurs concitoyens à la défaveur d'un morphotype pénalisant ?
Parqués à la schlague, l'insulte et l'iniquité, et puisque nous n'avons plus d'autres choix que celui de la défiance, nous devons nous rassembler. Mettre en place une communauté de "gens de bien", en prenant garde à nos gosses, nos vieux, nos femmes, nos frères et nos faibles. Cesser de nous tirer dans les pattes et faire front (il n'y a pas de copyright). J'aimerais tellement savoir que nous pourrions laisser une société douce à nos enfants, j'aimerais tellement être encore sûr que d'avoir toujours vécu en paix avec mon prochain est la seule voie.
De tristesse ou de colère, mes larmes n'y changeront rien, elles ne laveront rien. Mais c'est ma, notre responsabilité que d'infléchir le cours de notre histoire. Sans avoir peur de ne pas être témoin de jours meilleurs...

Tristement,

JP

mardi 10 janvier 2017

Let's Get Together !!

Hello les Soulplaciens,

Je vous souhaite une excellente année 2017, soyez aussi bons pour vous que vous le souhaitez pour vos autres... Il semblerait que ce soit par là que les bonnes choses commencent.
L'année passée nous a confronté dans son évidence de vie à sa vulgarité la plus crue, tant nous avons dû subir de pertes : Le temps passe, vite, et toujours suffisamment pour donner de l'importance à nos existences. Parfois aussi, il s'arrête, bouffi de ces vilaines ecchymoses que l'on voudrait soigner...
Aller à un concert c'est, pour moi, valider tout le bien que l'on pense d'un artiste, ou pas... Mais c'est surtout s'autoriser un pur moment de plaisir.
Lisa Spada, dont je vous ai déjà parlée, a eu l'idée géniale de refaire une édition de cette réunion incroyable des plus grands talents qui l'entouraient il y a près de dix ans : "Let's Get Together"
Vous vous imaginez ? Opé, Ulrich, Camille, Crystal, Juan, Karl, Ben, Brice, Freddy, Indy, Ann-Shrley, Gérald et les autres sur la scène du New Morning ? Et pas pour nous vendre un dernier album commun, ni pour se refaire une santé médiatique. Non !!! Tous ont répondu au projet de Lisa, parce qu'être ensemble a sonné comme une évidence à leurs yeux.
J'avais eu la chance d'assister aux deux précédentes éditions au Trabendo puis au New Morning, il y a huit ans déjà... Le temps passe.
Ce que je trouve fabuleux chez Lisa, c'est cette force naturelle de persuasion qui transpire d'elle. Elle fait ce qu'elle est, elle fait comme elle est et je vous promets qu'il n'y a pas place à l'hésitation au moment de lui emboiter le pas. Je ne suis pas le seul à le vivre ainsi, deux dates "sold out" au New Morning pour des artistes de Soul française je n'avais jamais vu. Le décor est planté, me voilà tel un pèlerin sur la route du "New"....
Vendredi 6 Janvier, vous savez quoi ? J'avais peur pour eux tellement je leur souhaitais un bon concert. Précédé d'un super dj set d'Etienne ATN le groupe emmené par David Lamy nous réserve un départ en fanfare avec les Pointer Sisters "yes we can can" un signe ? La Soul, le Funk étaient à l'honneur avec leurs meilleurs représentants et leurs fans. Je ne vous dirais rien de trop sur ce concert car si vous n'avez pas vos places pour demain, hurlez votre volonté d'une date supplémentaire et on reparlera de ce voyage de 3H offert par une famille d'artistes qui nous ont transportés dans des contrées dont j'avais oublié l'existence. Pourquoi ? parce que Prince, James, Curtis, Marvin, Billy me manquent et que la plupart sont partis en 2016, parce que la terre change à cause de ceux qui l'habitent et que le pays que j'aime et dans lequel je crois se flétrit à grands coups d'exclusions, d'intolérances et de conneries. J'avais oublié que le refuge le plus sûr va bien au delà de mon petit microcosme, et, qu'il n'en est que plus sûr pour peu que l'on choisisse de faire confiance à l'autre. Il y a huit ans, ce concert m'avait permis de panser la perte d'Herman... Cette fois, il m'a permis d'enterrer définitivement une année qui pour nombre d'entre nous n'a pas été insouciante...
Je fais mien le slogan : "Let's Get Together" ! Merci à toi Lisa et à tous ceux qui ont contribué à cet évènement et Merci à tous ceux qui dans la salle l'ont si bien incarné.

Musicalement,